Étape 13 Bracieux – Gy-en -Sologne

20 septembre 2021 Non Par Tophe

Ce matin l’air est frais et le ciel est gris, un dernier café avec mes amis et je reprends mon chemin.

Un peu de difficulté à trouver la marque du GR, les fameux traits blanc et rouge, les installateurs de la fibre dans le village ne doivent pas connaître l’importance de ces deux traits puisqu’ils les ont caché avec la gaine de leur fil. Il me semble utile dans un pays où on développe la mobilité douce d’informer les personnes de l’importance du balisage pour marcheur, peut être l’enseigner avec le code de la route !

Je retrouve mon chemin et aujourd’hui j’ai décidé de laisser de côté mon application iphigenie, je suivrai le marquage des GR. Je vais passer à 90% par des chemins en forêt et rallonger un peu mon étape.

Je profite pour prendre du temps pour écouter les chants des oiseaux. De toute part des sifflements aigües, des croassements, des sons stridents offrent une véritable symphonie. C’est très apaisant jusqu’au moment où un bourdonnement se fait entendre c’est le bruit d’un avion en haute altitude. C’est étonnant comment, dans ce relatif silence ou plutôt dans cette harmonie de sons, l’on entend très bien le bruit de ces réacteurs à plus de 5 000 ou 6 000 mètres d’altitudes. Avez vous remarquez qu’en ville, ils sont inexistants, étouffés par les bruits ambiants.

Une fois l’avion passé la nature reprend sa mélodie. J’aime écouter ces son. Cela me rappelle lorsque j’emmenais marcher des jeunes malgaches en brousse, ils avaient l’habitude en marchant de rire et parler, je leur expliquais tout ce que l’on pouvait entendre dans le silence et terminer mon propos en leur disant « écoute la nature » ils se taisaient 5 minutes avant de reprendre leurs histoires.

C’est toute la notion du silence je prendre en compte quand je marche je suis silencieux pour entendre les sons de la nature, je ne parle pas là du bruit artificiel crée par les outil de l’homme; voiture, musique, engins etc…uniquement les sons naturels. Quand on parle du silence beaucoup en ont peur alors que le silence est toujours comblé par des sons naturels tel que le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles d’arbres, le ressac de la mer, etc…

Je fais des digression, revenons à ma route. Je continue de marcher entre étangs et forêts. J’observe le vol de canards sur un plan d’eau, plus loin un héron noir s’envole. Dans les bois de nombreux petits observatoires en bois pour la chasse. Sur le sentier des champignons, c’est bientôt la pleine saison et la récolte va débuter. Le Gr bifurque et me même vers une vente de fromage de chèvre, je m’interroge si le GR a été détourné pour passer devant cette ferme ou est-ce le hasard !

Je me suis arrêté à Courmenin ce midi pour prendre un café et me mettre un peu au chaud. Je buvais tranquillement, un homme Charles s’approche de moi et me demande où je vais, il m’a dépassé sur une portion de route avec son vélo. Il a 88 ans et fait 45 à 50 kms de vélo par jour, c’est étonnant de croiser régulièrement des personnes d’un certain âge qui maintiennent leur condition physique. Après avoir échangé et raconté que je me rendait à Sete, il me demande si la solitude n’est pas trop dure. C’est surprenant de constater que cette question revient systématiquement dans la bouche des personnes qui m’interpellent. Je lui répond que la solitude facilite la rencontre, il y a de la solitude temporaire en marchant et également une disponibilité à la rencontre. Je lui prends comme exemple: « si j’avais été en couple ou en groupe, vous ne m’auriez jamais abordé. » Il en convient.

Ma conversation terminée et mon café avalé, je repars toujours par la foret. Sur le chemin j’aperçois au loin un chevreuil, je range mes bâtons et je marche sur la pointe des pieds pour m’approcher au plus près je suis à 50 mètres, il ne bouge pas il broute de l’herbe. J’avance encore sans bruit, je sors l’appareil photo et je le prend en approchant doucement à 20 mètres, il lève la tête, me regarde et fuit dans les bois. Impossible de voir où il est parti. Cela me rappelle lorsque j’étais jeune nous allions faire des affûts en forêt auprès de chez nous pour voir les animaux tôt le matin.

Ce soir, je dors dans une maison de la grand-mère d’Olivier un ami . Cette dâme de plus de 90 ans m’accueille dans son salon face à une grande baie vitrée donnant sur un étang. Je vois un héron gris perché sur un ponton de bois. Elle me raconte plein d’anecdotes de sa vie, c’est un véritable roman, qu’elle me livre avec son accent chti, on aimerait passer sa soirée à l’écouter. Je la laisse se reposer et elle me donne en partant une soupe à déguster pour mon dîner dans une maison proche de la sienne.