Les voyages en train de Tophe

25 décembre 2023 Non Par Tophe

Vous avez déjà pris le train ? C’est très facile : vous achetez un billet sur internet ou au guichet et vous montez dans le train à la place qui vous est attribuée.


Désirant adopter la tendance actuelle martelée par nos hommes politiques, j’ai décidé cet été de privilégier les déplacements en vélo.

Donc, j’ai choisi un itinéraire en Bretagne et je compte me rendre au point de départ, Châteaulin, en train. C’est à partir de ce moment-là qu’un simple voyage devient une aventure. Je peux dire que la SNCF est une experte pour vous simplifier les choses !
Comme nous sommes dans l’ère du 2.0, je commence par surfer sur le site internet de la SNCF. J’ouvre la page, j’indique mon lieu de départ, ma destination et ma date de voyage. Survient le premier problème : pas de train pour cette destination ! On me conseille alors de trouver une autre gare. Je cherche la gare la plus proche qui se trouve à 30 kilomètres !

Deuxième étape : prendre le billet avec un vélo. Je coche la case « avec bicyclette ». Après un temps d’attente, la réponse tombe : il n’y a pas de train avec votre demande ! Je fais plusieurs essais avec d’autres horaires : toujours la même réponse ! Ce n’est pas la SNCF qui sera lauréat du plan vélo et mobilité active du gouvernement…

Je réessaye en cochant la case « vélo pliable ou démontable ». Là, je vois s’afficher le tarif et les horaires du train. Discipliné, je vais donc acheter une housse pour emballer mon vélo démonté.

Tout est prêt ! Je peux partir voyager !!! La housse du vélo sur une épaule et sur l’autre, mes sacoches. Je parcours la gare, chargé comme un mulet. Je monte et descends les escaliers pour atteindre le quai de mon train. Je n’ai pas encore donné un coup de pédale mais je suis déjà en sueur.

J’interroge une agente de la SNCF pour savoir où se trouve le compartiment vélo. Elle me répond : « allez à l’avant du train ! « . Je m’y rends et je ne vois pas d’espace pour ranger les vélos. Faisant confiance aux informations des professionnels, je pose où je peux mon sac à vélo, me disant que ce train n’est peut-être pas équipé.

Quelques minutes plus tard un autre agent s’approche et me demande si ce vélo m’appartient. Je réponds par l’affirmative. Et là, il m’indique que l’espace pour les vélos est à l’arrière du train. Je reprends donc mes sacs et longe tout le train. Je croise l’agente qui m’avait indiqué d’aller à l’avant…

Arrivé dans le wagon, je découvre des crochets pour pendre les vélos, un seul est occupé sur la dizaine de supports. Je ne vais pas remonter mon vélo ! Donc, je le pose où je peux ! Juste avant le départ, un jeune homme habillé d’un gilet bordeaux avec un logo SNCF pose des bâches sur les sièges et me demande de poser mon vélo sur les banquettes. J’ai un peu de mal à comprendre la logique de monopoliser 20 places assises alors que tous les crochets ne sont pas utilisés…

Le voyage s’effectue tranquillement. Il faut dire que c’est plutôt un omnibus : sur les 2h45 de temps de trajet, nous aurons 15 arrêts en gare, plus un arrêt suite à un problème de passage à niveau.

Arrivée à Rennes, je parcours la gare avec mon vélo et mes sacoches en bandoulières. J’attends mon prochain train direction Quimper. Au cours de cette attente, je me rends aux toilettes. Je me rends compte que le cours de la pissotière a fortement augmenté car il faut débourser 1€ pour se soulager. Heureusement, on peut utiliser sa carte bancaire sans contact pour payer : c’est magnifique ! Je paie et je reçois un ticket de réduction. Je regarde et découvre que ce n’est pas une réduction pour utiliser de nouveau les toilettes mais une réduction pour acheter du savon, du gel hydroalcoolique, des préservatifs, un rouleau de papier toilette… d’ailleurs sur l’étagère de vente, il y a un achalandage de rouleaux de toutes les couleurs. Bref ! On va bientôt pouvoir venir faire ses emplettes dans les WC de la SNCF.

Par contre, le piano en gare, lui, reste gratuit ! Je préfèrerais qu’il soit payant cela soulagerait mes oreilles !

Mon train pour Quimper est à quai. J’entame mon long déplacement, chargé de tout mon barda. Cette fois, il y a un logo « vélo ». Je monte à bord et je vois un emplacement pour accueillir seulement 3 vélos. Je suis le premier à poser mon sac et j’aperçois à l’extérieur de nombreuses roues de vélo s’agglutiner devant la porte.

Le haut-parleur du train se met à émettre les consignes sanitaires par la voix du responsable du train et d’ajouter que chaque voyageur avec un vélo doit s’acquitter d’une redevance supplémentaire de 3€. Ils sont vraiment fort commercialement à la SNCF : ils vous font payer un supplément vélo sans emplacement, les toilettes en gare. Bientôt, ils nous feront payer l’accès au quai, la salle d’attente et les toilettes à bord…