Massif du Makay – Jour 6
6ième jour
Aujourd’hui petite journée de semi repos, nous nous levons plus tard et nous allons marcher le matin uniquement.
Apres ces cinq jours, il est temps de faire une petite pause, en restant ce soir au même campement. Cela va permettre au randonneur que je suis de se remettre en état, en effectuant une bonne lessive et un peu de repos pour le corps.
Apres un petit déjeuner tranquille, nous pouvons partir pour une exploration de la rivière Andranomanintsy, elle se jette dans celle de Menapanda. Notre bivouac en forêt est au croisement de ces deux rivières.
Nous la remonterons à la recherche de lémuriens et autres animaux sauvage. L’eau de la rivière est plus froide, son parcours est dans l’ombre et donc ne bénéficie pas des premiers rayons du soleil pour la réchauffer. Le débit à la jonction avec la rivière Menapanda n’est pas très important car elle est large. Face à nous un bloc de roche domine la rivière et les abords sont très boisées.
Apres plus d’un kilomètre de marche sur le sable la rivière se rétrécit et nous arrivons sur du sol rocheux. Je découvre un espace où l’eau est devenu une artiste. L’eau s’écoule plus fortement et elle a taillé la roche. Elle l’a façonnée de courbes, d’arrondis, de formes incurvées. Nous sommes dans un chaos artistique, un désordre de roches polies par le temps. Là encore nous pouvons ressentir la force de l’eau, qui a rebondi de rochers en rochers, creusant avec force pour effecteur son passage. L’observation de ces rochers montre bien que l’eau à une puissance et le pouvoir de tout ravager.
Nous marchons en silence pour avoir une chance d’observer des animaux. Nous regardons les branches des arbres, espérant voir des lémuriens. C’est un caméléon que nous découvrons, ou plutôt que Ratsiry, un malgache qui nous accompagne, a vu sur une branche. J’avoue, même quand il m’a indiqué où se trouvait le caméléon, j’ai eu du mal à le voir. Je ne comprendrai jamais comment il arrive à trouver des animaux dans toute cette végétation. Bref, le caméléon est posé sur la branche à l’affut d’un insecte. Sa couleur verte se confond complétement avec la végétation. Il y a plus de 200 espèces de caméléons à Madagascar dont une soixantaine sont endémiques.
Un peu plus loin, à nos pieds nous observons le corps noir d’un serpent, il se faufile entre la berge et l’eau de la rivière, c’est un boa. Il mesure un bon mètre et sa peau est tachetée. Il ne bouge pas et nous observe. A un moment, il bouge, il nous a senti et se met en position défensive en s’enroulant puis s’enfuit dans les branchages sur la berge.
Nous remontons toujours la rivière les pieds dans l’eau, à certain moment, je suis surpris par des sables mouvants qui m’absorbent les jambes jusqu’à mi-cuisse. Rien de dangereux, juste un peu surpris et déséquilibré, je sors facilement de cet ensablement, je suis évidemment trempé et ensablé.
Nous passons prés de petites cascades déversant une eau fraiche. Devant nous, un amas de roches verdies par la mousse rend le chemin plus ardu, plus glissant, nous faisant jouer avec notre équilibre. Nous prolongeons encore quelques centaines de mètres avant de rebrousser le chemin
De retour au campement, nous décidons de faire une bonne pause pendant l’après-midi. Ce sera pour moi une bonne sieste accompagnée de mouches tournant autour de ma tête. Pour Brigitte, elle découvrira l’ingéniosité des malgaches. Ratsiry a profité de l’environnement en ramassant dans la rivière des pierres arrondies par l’eau. Il a ainsi constitué son jeu de pétanque. Je n’ai pas suivi le résultat si la France a gagné face à Madagascar. Nous n’avons pas le monopole de ce sport national car Madagascar a été plusieurs fois champion du monde de pétanques. Il fit découvrir un autre jeu, une sorte de mikado, réalisé avec des bambous taillés en languettes que l’on jette sur le sol.
L’après-midi fut calme, est à postériori c’était utile car la journée du lendemain consommera toute l’énergie que nous avons rechargé. Cela est une autre histoire, attendons un peu.
Jeerika, qui a rangé tous les aliments de sa cuisine, s’est occupé de notre moutons, plus simplement, il a tué le mouton pendant notre absence du matin. Je découvre les quartiers de viandes installés sur des broches en bois plantées dans le sol prés d’un tas de braises. La viande va cuire à feu doux pendant plusieurs heures. Le résultat est la dégustation d’une viande tendre accompagnée de riz et de pommes de terre fris.
Au cours de la soirée quelques porteurs nous ferons une démonstration de danses locales, sur le son grésillant d’une musique diffusée par un téléphone.
Il est 21h je vais dormir…